L'Oedicnème criard (Burhinus oedicnemus)

Oedicnème criard. Auteur : Jean-Louis Le Moigne - LPO

 

A l’origine oiseau de steppes ou milieux assimilés, l’Œdicnème criard se retrouve aujourd’hui sur les plages de sable et de gravier bordant les grands cours d’eau, les coteaux et plateaux rocailleux ainsi que les cultures tardives où il trouve un couvert végétal suffisamment lâche et bas, critères prépondérants pour l’installation de l’espèce. Les sols caillouteux, secs et chauds ont sa préférence. Il y construit son nid, qui n’est qu’une simple dépression dans le sol, généralement garnie de petits cailloux, accessoirement de débris végétaux.

ll faut noter qu’après la saison de reproduction et jusqu’en d’octobre, les Œdicnèmes se rassemblent. Ces regroupements se produisent généralement sur les lieux ayant hébergé la reproduction du printemps. Le gel de parcelles agricoles ou la création de jachères temporaires sur des secteurs pauvres, couplés à une pratique
adaptée (broyage ou labour aux dates clés), sont des mesures fortement favorables à l’Œdicnème. Dans les zones de culture tardive pouvant héberger des couples nicheurs, l’irrigation est néfaste pour l’installation d’oiseaux, de même que l’utilisation trop intense de fertilisants qui densifie de manière importante les cultures. La réduction de l’utilisation de pesticides, préservant ainsi la ressource en nourriture, sera au contraire bénéfique.

Les secteurs actuellement fréquentés par l’Œdicnème criard, en particulier ceux situés dans le nord de la ZPS à proximité d’agglomérations, sont des zones fortement attractives, à la fois pour la pratique du tourisme vert et pour les projets immobiliers. Dans les deux cas ces pratiques sont défavorables à l’espèce, celle-ci est d’une part fortement impactée par le dérangement lors de la période de reproduction et d’autre part très fidèle à son site de reproduction, y revenant même lorsque les milieux favorables ont disparu.