Engoulevent d'Europe - Nick Vorobey (libre de droit)
L'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus) est une espèce d'oiseaux de la famille des Caprimulgidae. Insectivore, c’est une espèce crépusculaire et nocturne. Il possède un plumage cryptique très complexe, gris, beige et brun, imitant à la perfection l’environnement dans lequel il se repose en plein jour (écorce, feuilles mortes, cailloux…), ce qui lui confère un camouflage efficace de jour comme de nuit.
Un chant nocturne caractéristique
L'Engoulevent d'Europe mâle occupe un territoire au printemps, et rappelle sa présence par son chant nocturne caractéristique. Certains le comparent à un vélomoteur ancien : il ressemble à un ronronnement roulé et modulé, continu sur plusieurs minutes, audible à plusieurs centaines de mètres et répété pendant des heures.
Ecoutez-le ici !
Le mâle patrouille sur son territoire avec les ailes remontées en V, la queue étalée, chassant les intrus en claquant des ailes et en criant. Le claquement des ailes sert aussi à la parade, quand le mâle poursuit la femelle dans un vol en spirale. L'engoulevent d'Europe ne construit pas de nid, mais pond ses œufs directement sur le sol, ce qui le rend très vulnérable.
Un suivi spécifique sur la ZPS
Un travail d’inventaire de l’espèce inscrite à l’Annexe I de la Directive Oiseaux, avait été initié en 2017 sur le territoire de la ZPS. Cette étude avait pour but d’estimer la densité de population de l’espèce, et d’évaluer le nombre de couples reproducteurs. Afin de poursuivre ce travail et mieux appréhender la tendance évolutive de l’espèce, l’étude a été reconduite en 2022.
Le protocole utilisé lors du suivi de 2017 a été ré-employé. Tout au long de l’été, ce sont donc 46 points d’écoute répartis sur les habitats favorables à l’espèce sur toute la ZPS qui ont été prospectés par les salariés et bénévoles de la LPO Bourgogne-Franche-Comté.
Engoulevent d'Europe - Illustration : Jean Chevallier
Une année exceptionnelle
Parmi les 46 points d’écoute, 25 se sont avérés positifs (présence d’au moins un mâle chanteur, parade, accouplement, individu vu en vol…). Au total, ce sont près de 53 couples qui ont été contactés, soit une hausse de 108% par rapport au dernier inventaire de 2017 !
Cette étude permet ainsi d’estimer une fourchette de 230 à 350 couples présents sur le territoire de la ZPS, ce qui en fait la principale zone de présence de l’espèce sur le département.
Année particulièrement favorable ? Augmentation globale de la population sur la ZPS ? Conditions météo ? Meilleures gestion des surfaces favorables ? Autant d’hypothèses qui pourraient expliquer ces résultats exceptionnels. La reconduction de l’étude à l’horizon 2027 permettra de mieux interpréter les chiffres obtenus cette année, de confirmer ou non la dynamique de l’espèce, et de proposer une estimation plus précise de la population.
A suivre…