21/05/2024

Sports de nature et biodiversité

Montée en puissance et activités de pleine nature : peu de répit pour la Biodiv' !

Avec 3 français sur 4 pratiquant un sport ou loisir de nature, soit plus de 34 millions de pratiquants, on constate un engouement généralisé pour le « plein air ». Si ce constat est plutôt positif pour notre santé et témoigne d’un attachement fort à la nature, il ne doit pas faire oublier que la nature, au-delà d’un terrain de jeu, est avant tout un milieu vivant à protéger. Bien que les espèces sauvages ne soient pas toujours visibles, elles sont bien présentes, à l’abri des regards et nous sommes de passage dans leur habitat vital.

De nombreuses études tendent à prouver l’impact des pratiques de sports de nature sur la faune et la flore sauvage (dérangement de la faune sauvage mettant en péril sa survie, piétinement de la flore…). Avec un nombre toujours plus grand de personnes exerçant une activité sportive dans la nature, les secteurs choisis, les périodes et les plages horaires de pratique se sont considérablement étendus ces dernières années, ne laissant désormais que peu de périodes et zones de répit à la faune sauvage.

Certaines espèces plus sensibles au dérangement que d’autres, telles que les rapaces rupestres par exemple, doivent ainsi faire l’objet, avec leur milieu de vie, d’une attention particulière. C’est le cas dans la ZPS avec la mise en place de plusieurs Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope (APPB) pour protéger la nidification du faucon pèlerin ou du grand-duc d’Europe (voir ci-contre).

APPB Pas St Martin
Panneau de l'APPB du Pas St Martin à Bouze les Beaune 
appb

En chiffres

  • 43% des pratiquants de sports de nature ne sont pas ou peu au courant des impacts du dérangement lié à leur pratique (Etude sociologique Gruas, 2020)
  • 19 % des cas d'échec de reproduction du Faucon pèlerin seraient causés par le dérangement anthropique (Horne & Fielding, 2002).
  • Plus de 700 km de sentiers balisés, 1150 voies d’escalade, 9 sites de décollage de parapente au sein de la ZPS.
  • Près de 100 manifestations organisées par an au sein de la ZPS (randonnées pédestres, VTT, trails…), pour seulement une dizaine soumise à évaluation d’incidence au titre de Natura 2000.

 

pelerin
Faucons pèlerin nichant sur les falaises, à l'aplomb d'une zone d'escalade.  (c) CC Gevrey-Chambertin Nuits-Saint-Georges.

 

« Cohabiter, c’est préserver »

Il existe souvent chez les pratiquants de sports de nature une véritable envie de préserver le milieu naturel, mais parfois, le manque d’informations ne permet pas la prise en compte des enjeux environnementaux.

De nombreuses initiatives locales ont ainsi émergé afin de favoriser la prise en compte de la biodiversité par les sportifs, mais il n’existait pas de ressource pour valoriser, centraliser ces démarches et communiquer auprès des pratiquants afin que chacun·e puisse s’approprier les enjeux et la connaissance.

Pour faire cohabiter au mieux sports de nature et biodiversité, il est crucial de respecter les zones de tranquillité ou de reproduction des animaux, en respectant certaines règles, en s’informant en amont de ses sorties et en respectant le balisage sur site.

Afin de valoriser ces zones de tranquillité sur les plateformes déjà consultées par les pratiquants, de nombreuses structures se sont associées au projet « Biodiv’sports », conçu et coanimé par la LPO.

Ce projet a pour but de diffuser sur les plateformes qui recensent des itinéraires de sports de nature (Camptocamp, Drone-Spot, Skitour, Visorando, Whympr, Géotrek…) les informations concernant la présence de zones de nature sensibles au regard de loisirs qui peuvent être pratiqués sur certains territoires afin de permettre aux pratiquants de préparer au mieux leurs sorties.

biodiv'sport